– Plus que bizarre répondis-je, toi aussi tu as vu des choses anormales ?
– Oui dit-elle. Je lui racontai ce que j’ai vu, de son côté elle se trouva attachée un matin dans son lit, il faut dire qu’elle était dans une chambre seule, la surveillante lui dit qu’elle ne voyait rien, il n’y avait personne d’autre, et puis on ne voyait plus rien !.
– Un autre jour, des ciseaux se sont plantés sur mon cuir chevelu, j’ai eu de la chance de bouger la tête. Inquiète je lui dis :
– Nous devrions en parler à Marie et Françoise, elles ont peut être aussi des choses à nous raconter ?
– Non répondit Lara, j’ai essayé, elles pensent que je deviens folle ou que j’ai une forte déprime, nous devons agir ensemble.
Ma première question fut – Tu crois qu’on peut faire confiance à certains membres de l’établissement… Je l’ignore, mais je m’en méfie répond Lara. Nous, nous quittons pour réfléchir à un plan d’action. J’allai dans le jardin, je commençai à m’habituer à marcher avec les cannes anglaises et je suivis tranquillement l’allée des hortensias bleus. Soudain, je vis une ombre me suivre, je ne pouvais pas courir, il fallait que je poursuive mon chemin ou que je le rebrousse. Je décidai de continuer et ignorer la personne qui me suivait, l’ombre ne me quittait pas elle se rapprochait de plus en plus et je m’arrêtai. Je vis un géant s’approcher de moi, il ne disait rien il s’arrêta à côté de moi…
Vous voulez me parler dis-je ?… Il ne répondit pas alors je continuai mon chemin sans m’occuper de lui, il me suivait et je ne me sentais pas trop courageuse. Il mesurait près de 2 mètres, était taillé comme un bûcheron et avait la tête d’un gangster, le tout n’était pas très rassurant.
Arrivée au bout de l’allée j’aperçus une maisonnette, sans doute celle de la chorale dont me parla Françoise ; je décidai d’y entrer sans m’occuper de l’homme muet.
Je vis une surveillante et je lui demandai qui était l’homme qui me suivait… Quel homme dit –elle étonnée ? Je me retournai et ne vis personne. Il a du se cacher dis-je c’est un géant d’au moins 1 m 95. Elle haussa les épaules regarda autour et me demanda si j’avais besoin de quelque chose… - J’aimerais vous demander si c’est ici qu’il y a la chorale ?
• Je ne suis pas au courant répondit-elle. Je la remerciai et rentrai. Françoise se reposait dans la chambre et me demanda d’où je venais…
J’ai cherché la chorale pour m’inscrire mais je ne l’ai pas trouvé. Elle rit
• Tu aurais eu du mal elle est cachée dans le parc, je te montrerai la semaine prochaine si tu veux en faire partie. Je ne dis plus rien, je ne savais pas ce qu’il fallait en penser.
La nuit je fis des cauchemars, des guêpes me piquaient et je souffrais sans pouvoir me réveiller. Le matin je vis plein de piqûres de guêpes sur mes mains et mes bras, je montrai à Françoise qui me dit
• Tu as une maladie, peut être contagieuse, il faut appeler l’infirmière et elle alla la chercher.
C’est ainsi que je me retrouvai à l’infirmerie sans même pouvoir prévenir Lara avec qui j’avais rendez-vous dans la matinée.
Le Dr Dupuis passa me voir, il m’examina minutieusement, hocha la tête et demanda à Mlle Viollet de me faire une prise de sang.
C’est grave Docteur ?
Je ne sais pas encore, je dois voir la prise de sang, plusieurs maladies peuvent donner ces petits boutons ressemblant à des piqûres.
Il sourit et sortit, jamais je ne me sentis aussi seule, j’essayai de demander si je pouvais sortir mais Mlle Viollet refusa, il fallait la preuve de non-contagion. Elle sortit en m’enfermant à l’infirmerie, je ne pouvais même pas joindre mon mari, le téléphone était dans la petite pièce d’à côté. Je pleurai dans l’oreiller, Ce n’était plus du repos !
Par contre, il ne se passa rien durant ces deux jours et je dormis comme un loir.
Au bout de deux jours, je sus que je n’étais pas contagieuse, je pouvais retrouver ma chambre, le médecin m’expliqua que j’avais un syndrome de l’abeille, cela tenait plus du psychisme que de la maladie. Trop heureuse de sortir, je n’insistai pas, surtout que mon mari devait venir aujourd’hui. Françoise me reçut toujours avec le sourire et m’aida à poser les affaires.
Je sortis dans le couloir et cherchai Lara mais je ne la trouvai pas, j’allai voir Marie qui me dit qu’elle ne l’avait pas vu depuis deux jours, mon inquiétude augmentait, où pouvait-elle être ?
J’avais besoin de la consulter, elle était là depuis plus longtemps que moi, savait peut- être des choses que je ne savais pas encore, je me demandais aussi pourquoi le médecin a parlé d’une maladie psychique ? J’étais en pleine forme de ce côté, je n’avais jamais été déprimée mais il est possible que je commence à déprimer, il faut dire qu’après tout ce que m’est arrivé, il y avait de quoi faire une petite déprime. Pourvu qu’on ne m’envoie pas chez un psychiatre, je n’en avais aucune envie.
Je commençais à trouver la maison de repos bien peu reposante, je regrettai presque mon arrivée.
Françoise n’était pas dans la chambre, je regardai si je n’oubliai rien, je voulais rendre certains objets à Chris et lui demander de m’emmener d’autres quand il pourra revenir. La chambre était vaste, bien éclairée, nous avions chacune une armoire et une table de chevet. Il y avait un cabinet de toilette avec un petit lavabo, des cabinets, par contre les douches étaient dans le couloir.
Tout était moderne, agréable à voir, je ne comprenais pas ce qui m’était arrivé pas plus qu’à Lara, les autres ne se plaignaient de rien et paraissaient heureuses. Il fallait trouver la clé du mystère.
J’entendis le haut-parleur
• Mme Lemay vous avez une visite, prière de vous présenter au salon.
C’était pour moi, mon mari venait d’arriver, je me pressai vers lui. Il était venu seul, je le regardai étonnée, un peu déçue. Il m’embrassa sans un mot puis proposa de m’emmener manger une glace en ville. Il allait en parler à la Directrice qui refusa : Les malades sont sous notre responsabilité, vous ne pouvez pas quitter le parc, vous pouvez signer une décharge mais cela vous coûtera les soins.
Nous sortîmes sans répondre, dans le jardin je demandai :
Pourquoi n’as-tu pas amené Michel ?
Je voulais parler seul avec toi et comprendre ce qui ne va pas, il nous aurait gênés. Tu as raison, c’est dangereux ici !
Je racontais tout ce que j’avais vécu y compris la disparition de Lara. Chris m’écouta sans un mot, il parla calmement
Tu es enfermée mais moi, je ne le suis pas, je peux sortir et aussi revenir te voir; je vais faire mon enquête, je sais que tu es saine d’esprit, par contre j’aimerai savoir ce qu’ils cherchent ?Ils m’ont fait remplir un questionnaire où ils voulaient connaître nos gains nos assurances et tous les revenus, tu sais que nous devons rembourser les maisons de repos si nous n'y restons pas le temps indiqué, alors ils se font un fric fou sur les
mardi 24 février 2009
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