mardi 24 février 2009

Je me rappelai l’aller, je ne pensais pas que le retour serait encore plus pénible.
Arrivés à la gare de Cambo-les-Bains je demandai à téléphoner, j’allai à la cabine et essayai de joindre Chris, on me dit qu’il était parti chez mes parents, je téléphonai chez mes parents, ils ne savaient pas où était Chris, j’en profitai pour dire quelques mots à Michel et raccrochai. Il était temps d’exécuter notre plan, je pris un 3e jeton et appelai la police, leur demandant de venir nous chercher à la gare. L’inspecteur me dit d’attendre et j’allais vers la surveillante, je tombais sur elle par mégarde, comme j’avais appris à faire, elle s’était légèrement blessée, je lui proposai gentiment un café pour se remettre avant de rentrer et elle accepta. Françoise et moi faisions tout pour la distraire jusqu’au moment où je vis l’inspecteur accompagné de deux policiers. Je lui fis signe et il vint vers nous, il avait l’air étonné de nous voir attablée en riant avec la surveillante, je me levai et lui expliquai brièvement ce qui nous arrivait. Il hésita et dit :
- Je ne peux pas vous laisser partir, vous êtes mes témoins principaux
- C’est ce que je pensais, c’est pour cela que je vous ai appelé
- Vous avez bien fait, nous allons rentrer et j’expliquerai à votre directrice, elle peut vous changer de chambre si sa pudeur est outragée dit-il en riant.
C’est ainsi que nous sommes revenues au grand étonnement de tous, surtout de la directrice qui était plus que contrariée. L’inspecteur lui expliqua qu’il avait besoin de nous ici comme témoins et que nous pouvions changer de chambre.
La directrice appela la surveillante et lui dit de m’emmener dans la chambre 11, j’étais contente, c’était une chambre seule.
Françoise se retrouva avec une nouvelle, cela ne la dérangeait pas. J’en profitai pour aller voir Marylène qui était déjà au courant et me dit que Sylvie allait mieux et retournerait dans la chambre le soir même, elle allait beaucoup mieux et il paraît qu’on avait trouvé des substances pas normales dans les examens, je dis étonnée :
- Comment as-tu pu le savoir ?
- Mlle viollet l’a dit tout fort, elle ne comprenait pas ses analyses, cela l’avait bouleversé et elle avait appelé le Dr Dupuis. Elle m’a renvoyé et je ne sais rien de plus. Je partis, ranger mes affaires.


13 – L’infirmière m’apporta le thermomètre et me dit que demain je devrais reprendre la piscine. J’acceptai, par contre je fis monter la température sans mettre sous l’aisselle : plus méfiante encore, je n’avais même plus Françoise pour me protéger moralement.
Au dîner les questions fusèrent, nous avions décidé de dire que l’inspecteur était à la gare par hasard et nous voyant avec nos valises il nous ramena. Une fois que cela fit le tour des tables, les pensionnaires nous laissèrent tranquilles et nous pouvions parler d’autre chose. Je sus que La nouvelle allait à la piscine et avait vu Jacky, il lui avait fait faire des mouvements des bras dans l’eau. Je lui demandai si elle avait vu une fille se promener, elle parut étonnée et me dit « Non »
Un policier se promenait dans le couloir cette nuit, et je pus dormir sans faire de cauchemars ni d’hallucinations. Le matin j’appris par Françoise qui est venue me voir :
- Tu sais les mygales que nous avons vues sur tes draps, il paraît qu’il y avait des traces noires sur les draps comme si une personne avait écrasé les bestioles ou enlevées des draps.
- Comment le sais-tu ?
- C’est la nouvelle qui me l’a dit, elle a assisté au changement de draps et les surveillantes qui refaisaient le lit l’ont dit.
- Tu peux savoir le nom de surveillantes dis-je ?
- Je vais essayer, tu as une idée ?
- J’aimerai que l’inspecteur puisse avoir les preuves que je n’ai pas menti.
Françoise promit d’essayer mais le mieux serait encore de le dire nous-mêmes à l’inspecteur, je la chargeai de le faire, elle était dans la chambre, pas moi. Elle accepta et sortit.
Mon pied avait une forme un peu moins atrophiée chaque jour, je posai parfois le bout mais ça me faisait encore mal.
Je pris ma douche, à ma grande surprise, j’en avais une dans la chambre. Il y en avait peu des chambres qui en avaient une, je me préparai pour le petit déjeuner, après certaines allaient à la chorale mais je n’y allais plus, je n’avais pas envie de voir la directrice si je pouvais l’éviter c’était mieux.
L’après-midi j’étais presque contente de reprendre la route de la piscine avec une surveillante, encore une nouvelle. Jacky me sourit, il avait l’air au courant de ce qui s’est passé d’après son sourire narquois. Il me demanda de nager, il allait chronométrer le temps de nage que je pouvais faire sans fatigue. J’essayai de nager le plus longtemps que je pouvais, je sentis que tout se brouillait et je me mis à couler, sans rien pouvoir faire. Pourtant mes yeux étaient ouverts, je voyais des monstres marins dans le fond de la piscine, ils étaient si effrayants que je fis des mouvements de nage pour remonter, Jacky était venu m’aider à remonter, il me demanda :
- Vous êtes toute pâle, que s’est-il passé ?
- Regardez si vous ne voyez rien au fond de la piscine. Il plongea, en remontant, il me fit un signe de tête négatif, il n’avait rien vu. La surveillante venait, il me dit :
- Vous avez tenu 25 minutes, c’est très bien, continuez ainsi vous irez jusqu’à une heure ! Je souris, je dis « Au revoir » Il fallait suivre la surveillante. Je me permis de lui demander si elle était là depuis longtemps, elle me répondit que cela ne me concernait pas. Je ne lui adressai plus la parole jusqu’au retour.
L’inspecteur m’attendait, il me prit dans une pièce à part, j’en profitai pour lui raconter pour la piscine, il me demanda dit :
- Nus allons faire une prise de sang sur vous immédiatement, votre amie avait bien avalé des hallucinogènes dangereux. Je répondis :
- Si cela peut aider à faire avancer l’enquête, je suis prête. Il appela l’infirmière qui me fit une piqûre, il donna le flacon à un agent lui demandant de le porter pour analyse urgente. Il me dit :
- Je vous tiens au courant pour vous, je vous souhaite de vous reposer un peu. Je le remercia et allai voir Françoise, elle parlait avec sa voisine, elle me la présenta :
- Armelle je te présente Jacqueline elle est maman de jumeaux
Je lui serrai la main, elle me montra ses jumeaux, nous parlâmes un peu mais je ne pouvais rien dire à Françoise et je me retirai dans ma chambre.
Françoise vient me rejoindre pour une minute, de peur de se faire prendre et me demande ce qu’il y a ? Je lui explique, elle réfléchit et dit
- C’est bien d'avoir une prise de sang, nous serons fixés sur ce que tu as eu comme médicaments : hallucinogènes pou autres ? J’ai vu l’inspecteur, il va se renseigner pour les surveillantes, le problème c’est qu’elles ne restent pas, c’est souvent des nouvelles. Sur ce, elle partit rapidement, il y avait des pas dans le couloir.

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