mardi 24 février 2009

Françoise m’attendait :
Je ne te voyais nulle part dit-elle
Je lui racontai tout en détails, nous n’étions pas trop de deux pour supporter ce lourd fardeau. Elle m’écouta et me dit calmement :
L’inspecteur va s’occuper du principal, s’il trouve pour les hallucinogènes, tout s’expliquera. Lara est morte c’est certain et tu dois accepter le fait d'avoir rêvé sous l'emprise de médicaments ! Elle avait sans doute raison.
A ce moment Marylène entra, elle était toute bouleversée, elle parlait indistinctement :
Il y a Sylvie qui a voulu tuer Mlle Viollet
Quoi ? Notre cri fut unanime.
Sans écouter plus nous courûmes à l’infirmerie, Mlle Viollet avait des bleus partout, du sang sur le visage, il y avait des objets cassés. Deux surveillantes maintenaient Sylvie qui essayait de se débattre. Je fixai Sylvie, je ne crois pas qu’elle était dans son état normal et je dis fermement :
Il faut lui faire un examen sanguin pour savoir si elle a pris des médicaments pouvant créer un acte dangereux. Mlle Viollet répondit :
Il faut déjà l’attacher et l’envoyer en maison de santé
Une surveillante réussit à l’attacher, pendant ce temps je téléphonai à la police, l’infirmière n’a pas eu le temps de m’arrêter. J’ai pu dire qu’il était urgent de revenir, une jeune femme allait être dirigée en maison de santé alors qu’elle était droguée. Ils m’ont dit d’un ton las qu’ils arrivaient.
Le docteur Dupuis arriva à ce moment, l’infirmière l’avait appelé pour signer l’hospitalisation, ensuite le médecin de la maison de santé, signait en venant, il y avait deux signatures comme le demandait la législation. Il regarda autour de lui et nous demanda de nous retirer, cela ne nous concernait plus. La colère me prit :
Vous voulez envoyer une de mes copines en maison de santé alors qu’elle n’est pas dans son état normal, vous trouvez que ça ne me concerne pas ?
Justement vous venez de dire qu’elle n’est pas dans son état normal ironisa le docteur
Mais c’est ici qu’on la drogue, il faut lui faire des analyses. De toute façon l’inspecteur ne va pas tarder à venir, il me l’a confirmé.
Dr Dupuis me regarde étonné et l’infirmière lui confirme que l’inspecteur allait venir. Il fronça les sourcils mais ne dit rien. Je restai debout à attendre la police.

L’inspecteur était là, il demanda une analyse de sang sur Sylvie et demanda qu’on la couche à l’infirmerie et qu’on la laisse dormir jusqu’à demain. Il posa des questions à droite et à gauche et laissa un policier devant la porte de l’infirmerie puis se retira, tout fut si rapide, nous étions dans nos chambres vingt minutes plus tard, je dis :
Tu as remarqué la tête du médecin Françoise ? Elle rit et répondit
Je ne l’ai jamais vu perdre son sang froid mais là il ne l’avait plus du tout, il s’emmêlait les pédales.
J’espère que Sylvie n’aura pas de pépins ? Je répondis :
J’ai bien peur que si, elle fait partie des témoins et après elle il y a Marylène puis nous.
Françoise blêmit un peu mais ne dit rien. J’ouvris mes draps pour m’allonger mais Françoise me cria « Non » Je regardai et je vis des araignées se promener sur mon drap, elles étaient velues, énormes et je craignais qu’elles ne me piquent, je regardai Françoise qui se levait, elle prit un bâton et touche le lit, les araignées étaient toujours là. Elle me fit signe d’aller dans les toilettes et dit :
C’est une hallucination, je suis certaine, il ne faut rien dire, je pense qu’ils veulent nous avoir à l’usure, tu vas dormir sur mon lit, nous serons à l’étroit mais je n’ai pas d’autre solution. Je l’écoutai et m’endormis rapidement, quand je me réveillai Mlle Viollet était devant nous et disait fort en colère :
Nous ne pouvons plus vous garder, vous avez enfreint une règle qui nous autorise à vous renvoyer. Etonnée, je ne suis pas réveillée, je demandai quelle règle ?
Vous osez me le demander alors que vous dormez dans le même lit que votre camarade de chambre ? Je ris, c’était nerveux et en même temps j’étais soulagée, si la direction nous renvoyait, nous ne devrions rien payer comme dommages, il fallait se renseigner.
Françoise était gênée, Mlle Viollet nous dit d’aller chez la directrice dès que nous serons prêtes, elle sortit. Je dis :
- Ne fait pas cette tête, nous n’avons rien fait de mal et elle ne peut rien contre nous, si nous sommes renvoyées ce sera super, il faut juste demander si nous leur devons de l’argent, à la sécurité sociale pas à eux.
- Tu as raison, elle a failli me culpabiliser bêtement
Nous étions prêtes rapidement et allions voir la directrice comme avait demandé Mlle Viollet. Elle nous reçut froidement :
- Je n’aurai pas cru que vous alliez vous exhiber dans le centre, vous êtes là pour vous reposer
- Il n’y a rien de grave, j’ai vu des araignées, j’en ai peur et ma camarade m’a proposé de dormir dans son lit, je ne vois rien de choquant, vous savez que je suis mariée
- Il existe des homosexuelles parmi les femmes mariées.
Je me tu, j’attendais la suite, elle ne tarda pas :
- Vous allez quitter l’établissement cet après-midi, il y a un train à 15 h
- Madame, nous n’allons pas payer puisque c’est vous qui nous renvoyez dit Françoise
- Non, vous ne payerez rien en plus, les soins qui ne sont pas finis, il faudra vous débrouiller à les finir chez vous. Le médecin vous fera une ordonnance, je vous la remettrai avant votre départ.
- Puis-je téléphoner à mon mari pour qu’il vienne me chercher demandais-je ?
- Vous pourrez lui téléphoner de la gare. Une surveillante vous accompagnera, je lui dirai qu’elle attende votre coup de fil. Je demandai si je pouvais voir l’inspecteur, elle me répondit que ce n’était plus notre problème et nous congédia.
Je voulus prévenir Marylène, elle était la seule, témoin de tout puisque Sylvie était encore à l’infirmerie, je lui dis :
- Il faut prévenir Sylvie quand elle aura retrouvé la tête et aussi l’inspecteur, je te laisse mon adresse si tu veux me joindre et mon téléphone.
La surveillante me dit d’aller préparer ma valise, elle était déjà au courant et je m’exécutai. Françoise faisait la sienne, elle m’aida à descendre mes affaires et je me préparai aussi. Une surveillante nous apporta le repas, elle avait peur que nous parlions aux autres, je souris, j’avais une idée, je la dis à Françoise à l’oreille une fois qu’elle était partie. Elle me regarda et dit :
- C’est dangereux, tu y tines vraiment ?
- Essayons, c’est notre seul espoir de sauver les autres, pense à Sylvie et Marylène ! Elle fit « Oui » de la tête et nous avons préparé notre plan silencieusement. La surveillante est venue nous chercher pour voir la directrice, elle nous donna les ordonnances, les billets et appela la surveillante qui prit ma valise. La voiture nous attendait en bas et nous sommes montées, je vis Marylène qui faisait des signes les larmes aux yeux, d’autres nous regardaient étonnées.

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