mardi 24 février 2009

Il m’apprit que Michel avait très mal pris ma chute, et ne voulait pas attendre encore deux mois ou plus. Je sentis mes larmes couler et Chris m’embrassa en s’excusant de m’en avoir parlé.
Quand il partit, je n’avais plus le moral. Françoise et Sylvie sont venues ensemble pour me changer les idées, elles m’ont raconté tous les potins, il paraît que Jacky faisait la cour à Sylvie, une nouvelle très aguicheuse, 25 ans, pas mariée. Je dis :
- Pourquoi pas, il avait le droit !
- Pas pendant son travail me dirent les filles, je ris !
Elles devaient partir et je me retrouvai seule avec mes idées noires.
Je fis encore un cauchemar et fus réveillée à 3 heures du matin. Je voyais le géant multiplié par vingt ou trente, il disait « Moman, méchante, tuer » Je le voyais tendre un couteau vers moi pour me tuer, les autres répétaient la même chose, ils voulaient tous me tuer mais me rataient, je ne bougeais pas, j’étais si lasse que je me serai laissée tuer sans rien dire. Une porte s’ouvrit, je fermai les yeux, j’entendis une voix siffler doucement, quand je rouvris les yeux, il n’y avait plus personne, le temps que je me lève pour aller voir le couloir était vide. J’étais certaine que ce n’était pas la directrice, elle ne sifflait pas mais peut être que si… Cela pouvait être n’importe qui, le fait que j'aie vu le géant multiplié par mille ne m'étonnait pas, je mangeais tout ce qu'on me donnait, je prenais mes médicaments sans précaution.
Le lendemain, je pouvais marcher avec mes cannes, je vis l’inspecteur et lui demandai rendez-vous, il me prit de suite. Je lui racontai ce que je vis cette nuit, j’ajoutai que je prenais tous mes médicaments. Il demanda une analyse de sang et me dit de ne pas trop m’en faire l’enquête avançait.
Je déjeunai en bas avec les autres, Françoise me rappela qu’elle partait demain, Sylvie restait encore 3 jours et Marylène 4 jours. Le moral en prenait un coup, comment continuer en restant seule ? Je souhaitai que l’enquête aboutisse rapidement, ce n’était pas certain.
Je passai ma matinée à la bibliothèque, je vis le Dr Dupuis venir chercher un livre, il me dit « Bonjour » poliment, je vis qu’il avait le livre sur « Les hallucinations » qu’on m’avait refusé. Je me posais plein de questions, sûrement pour rien, après tout il était médecin.
J’en profitai pour téléphoner à Michel, Mlle Viollet ne me refusait, Michel me demanda de demander à son papa de venir le voir, il n’était venu qu’une fois, je lui promis et l’embrassai bien fort. Je sortis pour aller lui écrire une gentille lettre, j’espérais le voir bientôt !
J’avais un autre plan et je me pressai vers Françoise, je lui expliquai mon plan, puis j’allais voir Marylène, ensuite Sylvie. Maintenant je passai la journée normalement, me reposant, admirant les fleurs et les oiseaux, profitant du calme du jardin.
L’infirmière me donna des médicaments, je les recrachai dès qu’elle sortit, le soir je me débrouillai pour ne pas dîner et je n'ai bu que l’eau minérale, non débouchée, que m’avait donné Sylvie, elle en avait ramené de sa sortie.
Tout était prêt, il ne me restait plus qu’à attendre qu’il commence à faire nuit.
Je mis des bouchons de liège sur mes cannes anglaises, cela fera moins de bruit pour marcher.
Vers 22 heures Françoise, Sylvie et Marylène frappaient doucement, j’ouvrais.

Nous avons mis notre plan au point, il était 22 h 30 quand nous sommes sorties doucement, Françoise me tenait par un bras et Sylvie de l’autre côté, cela m’évitait de faire du bruit avec les cannes anglaises.
Nous sommes descendues sans faire de bruit, une lampe allumée mais recouverte d’un mouchoir pour ne pas être vues, de là nous sommes sorties. La porte d’entrée n’était jamais fermée, par contre la porte menant à la piscine ou au café était fermée à clef. Nous descendions le parc en direction du bâtiment où avait lieu la chorale, le géant muet nous suivait, il ne disait rien, mon cœur battait, celles de mes amies aussi, je les entendais ou devinais. Près de la porte, j’entrouvris doucement en jetant un coup d’œil, j’étais sur mes gardes. Je remarquai que le géant se balançait sur un pied, je fis comme si je ne le voyais pas et j’entrai, les autres me suivirent en me maintenant. Nous inspectâmes la salle, il n’y avait personne, les objets recouverts avaient bien disparus, nous ne saurons pas ce que c’était.
Nous allions dans la salle d’à côté, elle était encore plus sombre et sinistre, aucune fenêtre ne l’éclairait. Chacune de nous inspectait un coin, c’était vite fait, les pièces ont toutes 4 coins. Je demandai tout bas à Françoise :
- Il y a combien de pièces à ton avis ?
- Je ne connais que celle de la chorale et les toilettes, par contre j’ai déjà vu la directrice entrer dans cette pièce, elle me montre une porte sur le côté. Je dis
- Allons-y !
Nous y allons, le géant n’était plus à côté de nous mais pouvait surgir, il fallait faire vite. La pièce était fermée, Marylène essaya de l’ouvrir avec un crochet, elle réussit après bien des essais. Nous restions là sans pouvoir parler, la surprise nous rendait muettes.
La salle était immense, il y avait des robots de toute sorte, je vis aussi des clones humains, celui de Lara, justement, les filles le montrèrent du doigt en même temps. Je voyais des câbles, de fils, des micros et autres objets dont je ne savais pas à quoi ils pouvaient bien servir ? Notre stupéfaction se transforma en peur, la directrice apparut avec son fils géant muet, ils étaient aussi impressionnants l’un que l’autre, tous deux avaient des silencieux à la main. Mon premier reflexe fut de jeter ma canne sur la directrice, avant qu’elle ne tire, Françoise prit l’autre cane et la balança sur géant muet, les révolvers tombèrent et Sylvie courut les prendre, elle avait fait du judo, cela pouvait aider. Une bagarre s’ensuivit, Françoise pris un fouet, qu’elle avait caché sous sa veste et se mit à les cravacher en faisant attention à Sylvie. Je regardai, criant parfois « Attention » à l’une ou à l’autre. Grâce au judo le géant fut écrasé par terre et se tordait, j’en profitai pour l’attacher avec les draps, Marylène m’aidait, la directrice fut maîtrisée et nous l’attachions aussi. Avant de repartir, nous avions bâillonné son fils ; maintenant nous voulions des explications de sa part :
- A quoi vous sert tout ce matériel pour la maison de repos commençais-je ?
- Elle me regarda avec courroux, elle savait aussi que demain l’inspecteur saurait tout et répondit machinalement :
- J’ai mon diplôme d’ingénieur en informatique et j’ai étudié l’électronique, je fais des recherches
- Mais cela ne vous oblige pas à nous tuer dit Françoise en colère
- Je n’ai tué personne. Je suis rarement avec vous, je passe mon temps à faire des recherches, je voudrais cloner des êtres intelligents, qu’il n’y ait que des enfants qu’on puisse choisir. Pour Lara, on me l’a demandé, je n’ai pas pu refuser mais je vous assure, je ne suis pas au courant pour les meurtres ou hallucinations
- Alors qui est au courant dis-je ironique ?
- Cela m’importe peu, je suis une savante pas une policière. J’ai eu la chance d’avoir des biens et j’ai pu accomplir le rêve de ma vie, vous n’allez pas tout gâcher pour une mort ?
- Et les accidents, les peurs, les hallucinations dis-je ?

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