mardi 24 février 2009

Je restai perplexe, mon mari m’avait dit qu’il travaillait avec eux aussi et avait fait des démonstrations. Heureusement que je vais pouvoir lui demander bientôt. Je répondis à Marie, et à Michel, celle de Michel je la gardai pour la donner à Chris.
Vers 14 heures je descendis, Chris entrait à ce moment et je tombai dans ses bras, il m’embrassa tendrement et m’emmena dans le jardin, le café nous était refusé aujourd’hui, je lui racontai tout ce que je vécus depuis la dernière fois. Il paraissait très ennuyé et me dit :
- Tu aurais dû partir la dernière fois, c’est dangereux pour toi de rester !
- Je sais, j’espérais pouvoir compter sur l’inspecteur mais là ce n’est plus la peine.
Je lui demandai s’il s’était renseigné pour Jacky, il me dit :
- Ils ne savent pas son prénom, il se fait passer sous plusieurs pseudonymes, le commissaire va se renseigner et je devrais le savoir dans la semaine. Je me rappelai soudain ce qui me travaillait :
- Chris, tu savais que la maison de repos travaillait avec UBESCO et lui achetait beaucoup de matériel ? Il resta ébahi et dit :
- Comment voulais-tu que je le sache, je ne savais que pour ma boîte, à part ma démo on ne me demande plus rien, je n’ai plus affaire à eux. Je vais essayer de me renseigner dit-il devant ma triste mine.
Je lui racontai que j’étais suspectée ainsi que mes camarades et je craignais la maison de santé après celle de repos. Il me promit que cela n’arriverait pas, j’en profitai pour lui donner la lettre pour Michel et lui demandai s’il voulait bien prendre contact avec Marie, à eux deux ils pourraient mieux aider ?
Il en doutait, il me rassura en me disant qu’il lui téléphonerait, il me conseilla de raconter pour Marie à l’inspecteur. Je dis :
- Inutile, il sait tout, maintenant s’il ne nous croit plus je ne sais plus que faire ?
- Continue à lui dire la vérité, je fais de mon mieux avec le commissaire et je viens dans 3 jours : promis.
Nous devions rentrer, Chris m’embrassa très fort, il avait l’air aussi triste et inquiet que moi, il fallait me ressaisir et je montai sans me retourner.
Françoise m’attendait près de la porte, elle était triste comme je ne l’ai jamais vue, je demandai :
- Il y a eu autre chose ?
- Nous sommes allées à l’enterrement de Lara, celles qui voulaient venir et la connaissaient.
- Elle est enterrée où, il y avait sa famille ?
- Elle est enterrée à Cambo, je ne connais pas sa famille, je pensais à elle et je n’ai pas fait attention au reste. Je consolai Françoise, et si je ne me suis pas trompée, ce n’est pas elle dans ce cas ? Elle ne dit rien, après tout j’ai dû rêver seulement on n’a pas trouvé d’hallucinogènes sur moi à moins que …
Je ne dis rien à Françoise mais j’étais certaine que j’avais eu des substances hallucinogènes ou autres seulement pas le jour de la prise de sang. Je devais retenter une expérience !
Le soir quand l’infirmière me donna les médicaments je les avalais sans les recracher, je voulais des preuves et j’espérais bien en avoir.
J’essayai de ne pas dormir, je lis, puis, je réfléchis, car l’extinction du feu à 21 h était obligatoire, sauf exceptions. Plus le temps passait plus je luttais contre le sommeil, j’entendis des cris, comme ceux des enfants qui souffrent, ils venaient de plus en plus près, je les vis sur les murs, il y avait plein de visages torturés, des lumières les éclairaient, ils m’appelaient, demandaient de l’aide. Je me levai et essayai de les attraper mai la paroi du mur était lisse. Je sentis une petite main me saisir la main je regardai et je crus voir Michel, effrayée par les cicatrices que je voyais sur ses joues je lui demandai ce qu’il faisait là ?
- Maman, j’ai besoin de toi, il faut m’aider pleurait-il
- Michel criais-je et j’ouvris les yeux bien réveillés, il n’y avait rien. Ce n’était qu’un mauvais rêve, le genre de rêve qui en se multipliant pouvait envoyer n’importe qui en maison de santé.
Je me calmais, pris ma douche, et après le passage de l’infirmière j’allais voir si je pouvais téléphoner à mon fils, le rêve m’avait perturbé, j’avais peur pour lui.
J’eus la permission, Michel me dit qu’il allait bien mais s’ennuyait beaucoup de moi et ne voyait pas beaucoup son papa. Il n’avait pas fait de cauchemars hier, il s'était brûlé la main, grand-mère ne voulait pas qu'il m'en parle pour ne pas m'inquiéter, je l'embrassai très fort et raccrochai. Mlle Viollet me demandait si j'allais bien ?
- Mon fils s’est brûlé, j’avais rêvé de lui et je n’aime pas ça
- Les enfants se font des petits maux ne vous inquiétez pas, votre mère saura s’en occuper dit-elle toute gentille. Je la remerciai et la quittai assez perplexe, elle était vraiment étrange, froide avec nous et gentille dès qu’il s’agissait d’un enfant. Soudain je me souvins pourquoi j’étais venue et je demandai si on pouvait me faire une prise de sang pour rechercher des substances médicamenteuses hallucinogènes. L’infirmière me répondit qu’on me l’a déjà fait sans rien trouver et si j’avais des problèmes on pouvait faire venir le psychiatre, je refusai et partis.


Je récapitulai dans la chambre : Lara était morte, il n’y avait aucun doute, pourtant j’étais sûre de l’avoir revu vivante. L’inspecteur ne me croyait plus, comment le faire changer d’avis à moins qu’il ne soit à la solde de la direction ? Qui était Jacky, pouvais-je lui faire confiance ? La surveillante entra, c’était l ‘heure d’aller à la piscine. Jacky fut égal à lui-même et me félicita pour mes trente minutes dans l’eau, il me dit :
- Regardez votre jambe a repris du volume, elle est presque comme avant. Je lui souris, c’était vrai, enfin une bonne nouvelle ! Je regardai en direction des objets recouverts, ils n’étaient plus là. Je lui demandai :
- Les objets qui se trouvaient là-bas ont disparu ou ils furent enlevés ?
- Cela ne me concerne pas dit-il froidement, à demain madame Lemay
Je retournai dans la maison de repos assez perplexe par cette disparition, j’aurai voulu savoir ce que c’était, j’étais de plus en plus intriguée. En rentrant, je continuai seule le chemin, pas longtemps car le géant muet me suivait, j’entrai dans la pièce où on faisait chorale et je ne vis plus les objets recouverts non plus. J’étais debout, perplexe, quand j’entendis « Moman » je me retournai et vit le géant répéter « MOMAN » Il savait donc parler comme un handicapé mental, je regardai dans sa direction et vit la directrice s’approcher de nous, elle me dit froidement :
- Que cherchez-vous ici ?
- Un peu de calme madame
Elle ne pouvait pas me punir pour être devant la porte, je ne faisais rien de mal, elle me demanda de retourner dans la chambre, c’était l’heure de la sieste et entra suivi du géant.
Je ne crois pas qu’elle l’ait entendu, je me pressai d’aller voir Françoise, elle sortit, je lui confiai que le géant était le fils de la directrice, elle s’étonna puis me dit :
- Tu crois que cela peut nous avancer dans nos recherches ?
- Il y a longtemps que je ne crois plus rien ! Je me repris et lui souris.
Je lis un peu pendant la sieste, mais les pensées venaient me troubler et je ne savais pas comment les chasser. J’avais peur, même très peur, je ne me sentais plus en sécurité : j’avais le choix entre la maison de santé ou la folie, l’espoir était trop loin, à moins que je tienne d’ici que Chris vienne, à condition qu’il puisse m’aider et apporter du nouveau. La déprime me guettait sérieusement, je n’avais même plus le courage de lutter contre, il fallait que je repense à Michel pour me reprendre.
Je sortis, brusquement je sentis une personne me bousculer dans l’escalier, je n’ai pas pu me retenir et je dévalais les marches, une surveillante essayait de me relever mais j’avais trop mal et ne pouvait plus bouger, l’infirmière arriva, m’examina et me dit de ne pas bouger, elle envoya chercher le Dr Dupuis ; le diagnostic fut affreux :
- Je crias que vous ne vous êtes fait une autre fracture, nous allons prendre immédiatement.
Tout alla très vite, je me retrouvai à l’hôpital, on me refit un plâtre et le lendemain je me retrouvai dans la maison de repos en repartant à zéro.
Je ne parlais plus, mangeait si on me forçait, j’allais où on me demandait mais les ressorts étaient cassés.
L’inspecteur voulut me voir, il me demanda :
- Pouvez-vous me raconter votre journée en détail ?
- Le jour de ma chute ? Il me fit « oui »
Je lui racontai tout, même pour le fils de la directrice, j’insistai qu’on m’avait poussé mais j’étais incapable de dire qui, je n’ai pas vu, les autres non plus. Il notait tout puis me dit entre les dents :
- Vous êtes en danger, alors restez tranquille, nous faisons tout pour trouver les solutions, il y en a plusieurs, il me sourit gentiment et me laissa ragaillardie !



16– Chris vient me voir dans la chambre, je suis trop fatiguée pour marcher longtemps, le docteur m’a dit dans deux jours je pourrai me promener.
Je demandai à Chris ce qu’il savait de plus, il me dit que son commissaire n’a pas réussi à savoir si Jacky était le gars qu’il avait envoyé mais qu’il avait les renseignements qu’il cherchait et que l’inspecteur qui venait nous voir était capable de résoudre les autres énigmes nous concernant. Je dis :
- Il y a donc deux énigmes ?
- J’ai compris comme ça mais il ne m’a rien dit de plus.

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