mardi 24 février 2009

Il était temps de nous préparer pour la température de 17 h et rester tranquillement dans la chambre jusqu’au dîner.
Le thermomètre nous attendait, je le mis sous le bras, après avoir vérifié s’il était à la bonne température, c’est à ce moment que j’eus un flash, je ne dis rien, je n’avais pas de fièvre, ni Françoise. Une idée saugrenue me venait, et si le thermomètre pouvait donner des hallucinations, l’infirmière avait-elle le temps de l’enduire d’un produit entre deux personnes ?
Nous avions le droit de lire, pas de se promener, il fallait se reposer, parfois nous mettions la radio de Françoise, je n’en avais pas pris. Françoise dessinait, je lui demandais ce qu’elle dessinait, elle me montra et je faillis pousser un cri ; je me reconnaissais morte avec des vipères qui s’enroulaient sur moi, certaines me mordaient. Françoise regarda son dessin et me regarda perplexe, elle tourna la page à moitié et je vis cette fois une femme couchée sur un lit, elle me ressemblait vaguement, rien d’autre. Je lui expliquai :
J’ai cru me voir morte, c’est idiot excuse-moi car ton dessin est bien réussi !
Elle sourit, elle avait eu peur qu’il ne m’arrive encore une catastrophe.
Les deux autres journées se passèrent calmement, je me fis toute discrète, quand je vis des grenouilles dans la douche je rouvris vite fait la porte et elles disparurent, j’étais contente d’avoir pu me maîtriser. Il n’y eut pas d’autres incidents, j’attendais avec impatience la venue de Chris.


7 – Je vis Chris arriver et je sortis à sa rencontre, il m’embrassa tendrement en me chuchotant « le commissaire étudie le dossier de la maison de retraite et des patientes en maison de santé » Je lui souris, c’était une bonne nouvelle !
Nous avons marché dans le parc évitant les coins fermés d’où risque de nous faire entendre, je racontai tout ce qui m’est arrivé et conclus :
Je pense qu’il ne faut pas négliger le thermomètre
Ce sera le travail des policiers, tu n’as plus beaucoup à attendre ma chérie
Et, si je partais juste après qu’on me retire le plâtre ?
Je serai obligé de rembourser une somme que l’on n’a pas dit Chris tristement.
Il m’expliqua que tant que le commissaire n ‘avait trouvé de preuves ou de suspects, la maison de repos était considérée comme un lieu respectable. Je répondis :
J’ai peur d’aller à la piscine, c’est idiot je ne peux pas te donner de raison rationnelle !
Je comprends, je vais essayer de l’examiner avant que tu commences ta rééducation.
Tu feras comment ?
C’est mon secret, ne t’inquiète pas et mon ami m’aidera. Je me sentis un peu rassurée et demandai des nouvelles de Michel, il me tendis un dessin de notre fils, je l’admirai puis, je le retournai. Michel m’avait écrit que je lui manquais, et qu’il m’aimait. J’avais les larmes aux yeux tellement il me manquait, il fallait déjà que je trouve le moyen de m’en sortir sans d’autres accidents.
Pour la poutre, Chris avait le regard noir, je crus qu’il allait bondir et casser la figure au médecin ou autre personne soignante. Je le calmai en lui expliquant qu’elle aurait pu tomber pendant que la bibliothécaire passait, c’était peut être qu’une coïncidence. Il ne dit rien, la cloche sonna, la visite était déjà finie, il me ramena jusqu’au palier et m’embrassa bien fort en disant « N’oublie pas de lire la lettre »
Je le quittai et montai dans la chambre. Françoise n’était pas encore là, je pris la lettre et m’enfermai dans les toilettes. Chris m’expliquait brièvement que son ami avait pris sa requête au sérieux, il me disait que la nourriture, la boisson, une substance sur un objet comme un lit ou autre pouvait produire un effet hallucinogène. Il fallait garder son sang froid, dès qu’il aura certaines preuves il ouvrira une enquête officielle. Je jetai la lettre et tirai la chasse d’eau.
Françoise entrait à ce moment, nous échangeâmes nos impressions sur le temps, je m’endormis sans même m’en rendre compte.
Le temps s’écoulait, il ne se passait rien ces derniers temps, demain on m’enlevait le plâtre et après je commence la piscine. Mon cœur battait à cette perspective, je savais que je gardais mes cannes anglaises le temps d’affermir mon pied pour pouvoir le poser à terre. Cela me rassurait, elles m’avaient pas mal servi en cas de défense !
La nuit je fis un rêve bizarre : j’étais dans une piscine immense, je nageais comme un poisson, soudain je voyais des robots partout, ils essayaient de me prendre mon pied malade, je souffrais et je me mis à hurler de douleur ! Françoise se réveilla en sursaut me demandant ce que j’avais ? Une surveillante arriva en me posant la même question, je rougis en leur disant :
J’ai fait un cauchemar et ne savais pas que j’avais crié
Madame Lemay, la prochaine fois vous dormirez dans une autre pièce, celle qui jouxte l'infirmerie l’infirmerie, il n’est pas question de réveiller tout le monde.
Je sentis la sueur m’inonder, il ne fallait pas que je change de chambre, seule le risque était plus grand. Je compris que j’avais peur de me rendormir, beaucoup de choses me faisaient peur et je devais prendre sur moi. Je pensais très fort à Chris et à Michel, je devais être courageuse pour eux et je m’endormis calmement.
Je fus réveillée par Françoise, elle me disait :
Presse-toi, ce matin tu dois voir le Dr Dupuis, il t’enlève le plâtre et tu n’es pas encore douchée.
Je me levai et allai prendre ma douche, je fermai la porte quand l’eau était à bonne température, c’est là qu’elle devient brusquement brûlante, j’eus le temps d’ouvrir la porte, le robinet était trop chaud. Une surveillante passait, je lui demandai de fermer le robinet, elle le fit sans se brûler et je me sentis rougir de colère, j’étais impuissante, je devais attendre.
Je ne dis rien à Françoise, bientôt on m’appela pour aller voir le médecin et j’y allai calmement.
Le Dr Dupuis me reçut aimablement, il me fit asseoir et dit de sa voix professionnelle :
Voyons si tout est correct, je commence par couper le plâtre, ne vous inquiétez pas votre pied sera atrophié, c’est normal il fut compressé un mois. L’infirmière l’assistait. Je remarquai qu’il travaillait bien, ses gestes étaient sûrs. Il enleva le plâtre et je vis un pied complètement atrophié, il me rassura :
Je vous l’avais dit, après un mois de natation ou moins il redeviendra normal.
Merci docteur dis-je
Cet après-midi, vous commencerez la première séance en piscine, vous serez accompagnée par une surveillante pour vous aider.
Il fit signe à l’infirmière, elle m’aide à me relever me montra qu’il ne fallait pas mettre le pied à terre tant qu’il était atrophié et me dit d’aller dans la chambre me préparer.
Mon mari m’avait apporté un maillot de bain la dernière fois, je le sortis ainsi que la serviette de bain qu’on m’avait prêté.Vers 14 h la surveillante vient me chercher, elle m’aide à marcher jusqu’à la maison d’en face, je suis très curieuse malgré mon appréhension. La maison est belle, style basque, une allée d’hortensias bleus et roses, le parc est agréable, je vois une maison

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