mardi 24 février 2009

ronde, je demande à la surveillante si c’est la piscine elle acquiesce. Nous entrons dans un stade rond, elle me dit de me mettre en maillot de bain me montrant les cabines. Je me préparai et sortis, elle m’attendait, nous sommes allées jusqu’à la douche obligatoire, elle me tint mes cannes pendant que je me douchais puis, je pris ma canne et avançais vers un homme de haute stature au physique agréable, la surveillante me dit qu’elle reviendra dans une heure et part.
Je m’appelle Jacky, je vous aiderai à reprendre des forces.
Je suis Armelle Lemay, je pense que nager sera suffisant ?
Il faudra faire quelques petits mouvements mais pas maintenant.
Il m’aide à descendre dans l’eau en laissant mes cannes sur le bord, je me sentais sans défenses sans mes cannes et sentis une sourde peur.
Vous essayez de nager juste à l’autre bord sans forcer sur votre pied et prenez votre temps. J’obéis, je pus nager jusqu’a l’autre bord, je n’avais pas mal, l’eau était bonne ; il était content et me demanda de retourner vers le bord de mes cannes.
Je nageais vers le retour, Jacky m’aida à remonter et me dit :
Très bien, demain vous ferez un peu plus, ainsi tous les jours, évitez de mettre le pied à terre – Je vais appeler la surveillante pour qu’elle vous raccompagne.
Je le remerciai, pris mes cannes et j’allais me doucher, je mis l’eau, des méduses se répandirent sur tout mon corps, je voulus me maîtriser, je n’ai pas pu, je détestais ces bestioles, je sentais les piqûres et je m’évanouis. Je revins à moi dans la cabine, la surveillante m’aidait à m’habiller. Elle me dit :
Il faut rentrer, je ne comprends pas comment vous avez fait pour tomber ?
Je n’ai pas un bon équilibre sur un pied lui dis-je, je me retournai Jacky avait l’air naturel, il nettoyait l’eau. Une semaine comme celle-ci et j’étais bonne pour l’asile.



8 – Je voyais Chris aujourd’hui et rien d’autre ne comptait, la journée d’hier fut assez pénible comme ça ! Je m’étais renseignée auprès de Sylvie et Marylène, elles ne voyaient plus de serpents, pour elle tout était redevenu calme, elles hésitaient à témoigner et je me sentais bien seule. Je ne trouvais pas les bons arguments, j’avais envie de partir, oublier, le reste ne comptait plus, j’étais au bord d’une crise de nerfs.
Chris venait toujours à l’heure, il comprit mon état d’esprit et demanda l’autorisation de m’emmener au café en face, manger une glace, à ma grande stupéfaction la Directrice était dans les parages, elle accepta.
Je ris de bon cœur, nous étions assis à une terrasse, j’avais un café liégeois et personne ne pourrait nous espionner, cela me mettait dans une liesse inconnue depuis ma chute. Chris souriait en me regardant, il me dit :
Comment ça s’est passé à la piscine, il faut remuscler ton pied
Bien pour l’exercice mais après c’était moins bien. Je lui racontai pour les méduses.
Il ne faut plus t’inquiéter, l’homme que tu as vu à la piscine est un policier, il avait été secouriste sur les plages et kiné aussi je crois, alors il connaît le métier mais il est là pour surveiller surtout !
Comment as-t-il fait pour être là au bon moment ?
Une annonce dans le journal, le kiné d’avant était parti, pas assez de monde, vous n’êtes pas très nombreuses à y aller, le commissaire surveille les annonces et il a envoyé Jacky, il est parfait pour ce rôle.
Je ne comprends pas son attitude, quand je me suis évanouie, il n’a rien fait ?
Tu n’en sais rien, tu n’as pas vu qui t’a ramassé, tu as juste vu la surveillante te rhabiller – Je crois qu’il ne doit pas éveiller les soupçons des autres – Tu sais bien que les micros poussent partout !
Je dis à Chris que les autres filles se rétractaient et ne voulaient plus témoigner, il m’avoua qu’il n’était pas étonné, il fallait les impliquer ou leur faire peur et il comptait sur moi, avec un seul témoignage il ne pourrait rien faire. Je lui dis tristement :
Je me souviens, quand ma mère est allée en maison de repos, elle pouvait sortir librement à certaines heures, si elle voulait partir, elle pouvait sans devoir une somme folle à payer
Tu as raison, les temps ont changé, mais cela dépend des maisons de repos, j’avoue que celle-ci est très stricte, le règlement dépend de la Direction avec accord de la sécurité sociale. Il faut accepter les lois, nous ne pouvons pas les refuser. Je soupirai sans rien dire.
Encore quelques nouvelles sur Michel, il recommençait à jouer, il fallait que j’essaie de lui téléphoner pour le rassurer. Je savais que Chris avait raison et j’espérais que bientôt il pourrait venir aussi ou c’est moi qui rentrerais à la maison.
Nous devions nous préparer pour rentrer, Chris me prévint :
Surtout ne confie rien à Jacky, il est sûrement surveillé et ne pourra plus faire son travail. Je promis et nous partîmes, mon mari m’embrassa avec douceur, il voyait mes larmes mais il était impuissant, sans preuves je devais rester, jamais nous ne pourrions rembourser la somme qui nous était demandée.
Françoise était tout émue, elle me présenta son fiancé, il avait réussi à se libérer une journée et avait pris le train pour la voir. J’étais contente pour elle, et je lui dis :
C’est si gentil pour Françoise, qui est une si gentille compagne de chambre, il sourit
Nous allons nous marier à son retour. Je les félicitai et rejoignis Chris pour le dernier baiser, le dernier mot gentil avant des jours.
Il était l ‘heure de la sieste, j’en profitai pour parler à Françoise :
Tu te souviens de la poutre qui est tombée, ce n’était pas une hallucination, les autres l’ont vu, elles pourraient témoigner !
Bien sûr, elles diraient qu’une poutre est tombée, c’est tout, tu n’étais pas dessous, il n’y a pas eu de blessé, la présence de Lara n’était que coïncidence ; tu n’as aucune preuve qu’on voulait à ta vie.
Elle avait raison, il fallait trouver autre chose. Une idée me vient, je décidai de la tester ce soir.
Quand la cloche annonça le repas j'y suis allée avec Françoise, elle faisait attention pour que je ne pose pas mon pied à terre. A table, je pris le même menu que Françoise et j’échangeai de verre avec Marie, en faisant une pirouette par-dessus la table comme j’étais habituée à faire. Tout le monde crut que j’étais encore tombée et la surveillante me dit de faire attention.
Je fis mes excuses et continuai mon repas normalement. Brusquement Marie poussa un cri « Je vois des vipères sur moi, vite enlevez-les ! » Ma stratégie avait fonctionné, je la rassurai en disant qu’il n’y avait rien, qu’elle hallucinait ! La serveuse qui passait bougonna :
C’est toujours à la même table qu’il y a des hallucinations !
Sylvie et Françoise me regardèrent avec étonnement, ensuite regardèrent Marie, elles ne comprenaient plus rien. Il n’y avait pas de bêtes nulle part.
Je n’avais pas prévu que la surveillante emmènerait Marie à l’infirmerie, elle devait prendre un calmant pour dormir.
Maintenant je savais comment opérer, je me couchai presque joyeuse, j’étais certaine d’avoir mes témoins sans peine. Françoise me regarda soupçonneuse :
Armelle, tu y es pour quelque chose ?
Que veux-tu dire ?

Aucun commentaire: