mardi 24 février 2009

Dans le jardin, je lui fis remarquer, nous pourrions retrouver Lara, qui doit se cacher au fond, elle opina de la tête, nous suivons l’allée, l’ombre du géant nous suit comme la première fois. Je chuchote à Sylvie
Attention, le géant est là …
Ce n’est rien, nous allons marcher sans rien dire et nous aviserons après.
L’allée me parut interminable avec mes cannes anglaises, puis nous sommes entrées sans que le géant intervienne, J’ouvris les portes une à une et j'appellais « Lara »
Enfin nous entendons dans la salle qui sert de chorale un chuchotement, je m’approche, j’entrouvre la porte, Lara est là, elle est assise prostrée, je la secoue et demande :
Que s’est-il passé ?
Je ne sais plus. Elle a le regard un peu vitreux, je pense qu’on l’a droguée. Je demande à Sylvie son avis :
Crois-tu qu’on puisse la cacher ailleurs ? Sylvie ne répond pas, j’insiste :
Je ne vois pas où elle sera en sécurité ?
Le principal est de partir le plus vite possible, nous prenons, Lara sous le bras, et rentrons, le garde du corps muet nous suit sans rien dire.
A l’entrée, je demande à Sylvie si elle connaît une cachette plus sûre pour Lara, elle réfléchit et me montre l’infirmerie. Je reste ébahie :
Mlle Viollet n’est pas une personne sûre, trop risqué ton idée
Elle n’est pas là à cette heure et demain, Lara ira dans une autre chambre.
J’expliquai à Lara, elle avait du mal à comprendre, je la couchai à l’infirmerie et lui laissai un mot « cache-toi dès que tu es réveillée ailleurs » Je ne pouvais pas lui en dire plus sans me trahir.
Sylvie rentra dans sa chambre, elles étaient à deux et elle n’était pas plus sûre de sa compagne que moi de Françoise.
D’ailleurs ma camarade de chambre m’attendait inquiète :
Tu vas bien ?
Très bien, je suis allée voir où se trouvait la chorale
A cette heure-ci ? Je t’avais dit que je te la montrerai dit Françoise étonnée.
A sa réaction je compris qu’elle n’était pas au courant et je la rassurai, tout était fermé, je n’avais rien vu et je suis venue directement.
Françoise sourit et m’offrit des bonbons que son fiancé lui avait envoyés, je souris mais je n’en pris pas. Nous avons lu un peu avant de dormir.
La lumière éteinte j’appréhendai une nouvelle catastrophe, je me demandai aussi si nous avions eu raison pour Lara, en cas d’incident, l’infirmière aurait besoin de la salle. J’entendis le souffle de Françoise, elle dormait. Je pris ma lampe de poche et j’allai doucement jusqu’à l’infirmerie, j’ouvris doucement la porte et j’appelai Lara à voix douce. Elle ne dormait pas car elle me répondit :
Que fais-tu là ?
Je n’ai pas le temps de t’expliquer, il vaut mieux que tu te caches dans la buanderie, demain je te raconterai ce que nous avons vu et toi tu me diras ce qui te revient à l’esprit
Sur ce, j’aidai Lara à se lever, refaire le lit et nous sortîmes doucement. Le couloir était vide, nous commencions à aller du côté de la buanderie quand j’entendis un cri sourd, je regardai partout et j’aperçus devant moi une fille marchant rapidement, c’était Marie. Je ne bougeai pas pour qu’elle ne nous voie pas, quand elle tourna à droite, je dis à Lara :
Cache-toi dans la buanderie et dort, je viens demain matin dès que je peux. Je ne pouvais pas poursuivre Marie avec ma canne anglaise. Je retournais dormir, oppressée sans raison spéciale.
Je souffrais des pieds, j’avais fait trop d’efforts, et les cannes anglaises ne m’ont pas aidé, je m’endormis toute endolorie.
Je me réveillai par un bruit indistinct, je regardai autour de moi, des êtres gluants grimpaient le long des murs, j’appelai Françoise, elle ne m’entendait pas. Je ne bougeai pas, essayant de me concentrer, sont-ils réels ou le fruit de mon imagination ? Je pris ma canne et touchai un de ces êtres gluants, sans nom, il remua donc il était réel, je les voyais descendre sur l’oreiller, je n’en pouvais plus et je sonnais. Mlle Viollet arriva presque aussitôt et alluma :
Vous êtes souffrante ?
Je regardai les murs, il n’y avait plus rien, je devenais folle, que lui dire ? Je ne trouvai que ce pauvre argument :
Je n’ai pas réussi à me lever, il faut que j’aille aux toilettes, Françoise ne s’est pas réveillée
Silencieusement, elle me prit le bras, m'aida à me lever et attendit que je revienne des toilettes. Elle ne put s’empêcher de dire :
Vous avez une femme de ménage chez vous, elle vous tient la porte ?
Je préférai ne pas relever la remarque et me recouchai.

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